LeS dOiGtS bLeUs
"Je toucherai le ciel et j'aurai les doigts bleus"
www.lesdoigtsbleus.com
Life is so full there is no space to sleep
La saison du soleil est arrivée et avec elle les grandes nouvelles.
Ce sont des nouvelles d¹une importance toute relative dans l¹absolu, mais qui comptent beaucoup pour la petite communauté des dOiGtS bLeUs, en effet, je suis heureux de vous annoncer la naissance du Collectif de Création Artistique LeS dOiGtS bLeUs, association régie par la loi de 1901.
Cette association est le prolongement des sites www.lesdoigtsbleus.com et www.sykamore.com : à côté de notre action dans le monde virtuel, nous passons à l¹attaque dans le monde réel.
Les projets en cours sont : le tournage d¹une série de courts-métrages d¹août à septembre (et quelques autres tournages en préparation pour 2003), plusieurs expos de peinture, un concours de poésie (accompagné de lectures sauvages tout au long de l¹année) et la réalisation d¹un CD-rom de travaux de jeunes artistes.
A côté de ça nous allons travailler à améliorer les deux sites pour en faire de véritables bases de données artistiques, des plates-formes de sensibilisation à l¹art et de promotion pour les jeunes artistes.
L¹association est ouverte à toutes les personnes qui ont envie de s¹investir dans la création artistique : créateurs ou amateurs d¹art, soyez les bienvenus.
Pour en savoir plus sur le Collectif de Création Artistique LeS dOiGtS bLeUs, faites un tour sur www.lesdoigtsbleus.fr.st.
Le propos de cette lettre n¹est pas de lever des fonds, mais si certains d¹entre vous ont envie d¹apporter une petite contribution pour aider l¹association à se mettre en place ils sont les bienvenus.
Pour celles et ceux d'entre vous qui sont en région parisienne cet été, ne manquez pas l'exposition des nouvelles peintures de Stéphanie Varela (la vice-présidente des dOiGtS bLeUs) à la médiathèque de Rueil Malmaison pendant les mois de juillet et d'août, au 15-21 boulevard du Maréchal Foch (RER Rueil Malmaison) du mardi au samedi de 10h à 18h.
Pour en savoir plus jetez un oeil sur la page suivante : http://www.mediatheque-rueilmalmaison.fr/actualites/animations/
Voilà pour les infos, maintenant, en ce qui concerne les poèmes de ce mois je vous propose une petite macédoine poétique, une salade russe de textes glanés par-ci par-là. La sélection va de la poésie scandinave contemporaine aux vers irlandais classiques en passant par l'inévitable Charles Baudelaire.
Les deux petits cadeaux du mois sont deux longs poèmes : le premier est de Walt Whitman et est intitulé When Lilacs last in the dooryard bloom'd et le second est le célèbre "Voyage" de Charles Baudelaire.
Et voici maintenant le "menu" de ce mois-ci :
En Français (en noir) :
- Femme noire de Léopold Sedar Senghor
- à M.V.H. d'Alfred de Musset
- Le vin de l'assassin de Charles Baudelaire
- Le rêve d'un curieux de Charles Baudelaire
- Poison Perdu d'Arthur Rimbaud ou de Germain Nouveau (les experts ne savent pas)
- L'amour caché de Felix Arvers
- Les mangeurs d'herbe de Renée Vivien
- Complainte de l'oubli des morts de Jules Laforgue
En Anglais (en bleu) :
- Incessant happiness cannot be borne by anyone de Juhani Ahvenjärvi
- I used to feel sorry for supermarket trolleys de Juhani Ahvenjärvi
- The journey from teeth to throat is short de Helena Sinervo
- Upon the treadled singer de Helena Sinervo
- Troilus and Cressida d'Aubrey de Vere
- A woman painted on a leaf de Eavan Boland
- Around every corner an engine grumbles de Juhani Ahvenjärvi
- We argue about playing the cello de Juhani Ahvenjärvi
Bonne lecture !
Keyvan
Petit président du Collectif LeS dOiGtS bLeUs
key@lesdoigtsbleus.com
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 Hi Everyone !
It's always a pleasure for me to send you this poetic letter and especially when it's summertime. Why ? I can't really explain it, that's just the way it is... and this time there's also another reason for my excitment : I'm proud to announce that LeS dOiGtS bLeUs has become more than just a website, we have founded an association and we're starting to set up artistic projects.
If you're interested, hop on board ! You can get more info about the baby at www.lesdoigtsbleus.fr.st
Thought it was gonna be easy as pie to become an association but it turns out that French associative life is full of paperwork... so if you have some knowledge of associative life and wanna help, join the crew !
Our current projects are a series of five short-length movies which will be shot in August and September, then there's Stéphanie Varela's beautiful painting exhibition at Rueil Malmaison (http://www.mediatheque-rueilmalmaison.fr/actualites/animations/) in July & August (Stéphanie is LeS dOiGtS bLeUs' vice-president)... and a poetry event that is to take place next year in Grenoble.
Regarding this month's poems there would be a lot to say. But you know me. I don't like to play the critic and explain why I think a poem is or isn't touching... My motto's always been : read it, feel it and if it moves you then it's good. This month I've chosen some Scandinavian poetry for you. There's also some Irish poetry, a lot of Baudelaire (again !! - so what ?) and a mysterious poem whose mystery comes from the fact that experts do not really know who wrote it (in my opinion it doesn't make much of a difference as long as I like the poem). This month's gifts are a long and famous poem by Mr Walt Whitman and another long and famous poem by Mr Charles Baudelaire.
Here's the menu :
In English (in blue) :
- Incessant happiness cannot be borne by anyone by Juhani Ahvenjärvi
- I used to feel sorry for supermarket trolleys by Juhani Ahvenjärvi
- The journey from teeth to throat is short by Helena Sinervo
- Upon the treadled singer by Helena Sinervo
- Troilus and Cressida by Aubrey de Vere
- A woman painted on a leaf by Eavan Boland
- Around every corner an engine grumbles by Juhani Ahvenjärvi
- We argue about playing the cello by Juhani Ahvenjärvi
In French (in black) :
- Femme noire by Léopold Sedar Senghor
- à M.V.H. by Alfred de Musset
- Le vin de l'assassin by Charles Baudelaire
- Le rêve d'un curieux by Charles Baudelaire
- Poison Perdu by Arthur Rimbaud or Germain Nouveau (experts don't know and neither do I)
- L'amour caché by Felix Arvers
- Les mangeurs d'herbe by Renée Vivien
- Complainte de l'oubli des morts by Jules Laforgue
Hope you'll enjoy these poems
Take Care
Keyvan
LeS dOiGtS bLeUs president
key@lesdoigtsbleus.com
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Incessant hapiness cannot be borne by anyone.
It's different for bears: when it rains, their pelt gets wet
and they leave deeper footprints in the marsh than when they're dry.
When it rains, the ticklish effect of the drops makes me laugh.
it's different for bears: laughter doesn't
make them laugh.
Juhani Ahvenjärvi
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Femme nue, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au coeur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l'éclair d'un aigle
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais
lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du
Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée
Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux
flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta
peau.
Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire
A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains
de tes yeux.
Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les
racines de la vie.
Léopold Sedar Senghor
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I used to feel sorry for supermarket trolleys.
Now I have seen them creeping
up to the edges of parking lots.
The sea wind cleanses them of the still-lifes
that are imagined in their laps.
I used to feel sorry for supermarket trolleys
the skittering wheel whose destination is the fog
Juhani Ahvenjärvi
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A M.V.H. (sonnet)
Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu'on aime le mieux,
Les bonbons, l'Océan, le jeu, l'azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d'adieux.
Puis le coeur s'aperçoit qu'il est devenu vieux,
Et l'effet qui s'en va nous découvre les causes.
De ces biens passagers que l'on goûte à demi,
Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.
On se brouille, on se fuit. - Qu'un hasard nous rassemble,
On s'approche, on sourit, la main touche la main,
Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,
Que l'âme est immortelle, et qu'hier c'est demain.
Alfred de Musset
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The journey from teeth to throat is short.
I have a need to get inside, to sit
surrounded by bric-à-brac and lamps
and to ask: how was I left out again?
It is that unbearable dripping faucet.
Bones must bend or they break.
You laugh, flip pages as if firing,
I am fascinated by the sound of shots,
you sit, the light in your lap, on the same sofa
life is so full,
there is no space to sleep.
Helena Sinervo
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Le Vin de l'assassin
Ma femme est morte, je suis libre!
Je puis donc boire tout mon soûl.
Lorsque je rentrais sans un sou,
Ses cris me déchiraient la fibre.
Autant qu'un roi je suis heureux;
L'air est pur, le ciel admirable...
Nous avions un été semblable
Lorsque j'en devins amoureux!
L'horrible soif qui me déchire
Aurait besoin pour s'assouvir
D'autant de vin qu'en peut tenir
Son tombeau; - ce n'est pas peu dire:
Je l'ai jetée au fond d'un puits,
Et j'ai même poussé sur elle
Tous les pavés de la margelle.
- Je l'oublierai si je le puis!
Au nom des serments de tendresse,
Dont rien ne peut nous délier,
Et pour nous réconcilier
Comme au beau temps de notre ivresse,
J'implorai d'elle un rendez-vous,
Le soir, sur une route obscure.
Elle y vint - folle créature!
Nous sommes tous plus ou moins fous!
Elle était encore jolie,
Quoique bien fatiguée! et moi,
Je l'aimais trop! voilà pourquoi
Je lui dis: Sors de cette vie!
Nul ne peut me comprendre. Un seul
Parmi ces ivrognes stupides
Songea-t-il dans ses nuits morbides
A faire du vin un linceul?
Cette crapule invulnérable
Comme les machines de fer
Jamais, ni l'été ni l'hiver,
N'a connu l'amour véritable,
Avec ses noirs enchantements,
Son cortège infernal d'alarmes,
Ses fioles de poison, ses larmes,
Ses bruits de chaîne et d'ossements!
- Me voilà libre et solitaire!
Je serai ce soir ivre mort;
Alors, sans peur et sans remords,
Je me coucherai sur la terre,
Et je dormirai comme un chien!
Le chariot aux lourdes roues
Chargé de pierres et de boues,
Le wagon enragé peut bien
Ecraser ma tête coupable
Ou me couper par le milieu,
Je m'en moque comme de Dieu,
Du Diable ou de la Sainte Table!
Charles Baudelaire
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Upon the treadled Singer
was grafted a five kilo gap.
The kitchen swarmed with rotting and growth,
shadows, blindings, whisperings.
The laugh and cry spiralled into spring
which tightened and split into thin fibers.
I'm still searching for them
from cracks of the floor and moldings.
Do not say childhood has no meaning,
as all meaning
is in the pleasure and pain of sucking.
Helena Sinervo
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Le Rêve d'un curieux
A Félix Nadar
Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse
Et de toi fais-tu dire: "Oh! l'homme singulier!"
- J'allais mourir. C'était dans mon âme amoureuse
Désir mêlé d'horreur, un mal particulier;
Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse;
Tout mon coeur s'arrachait au monde familier.
J'étais comme l'enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle...
Enfin la vérité froide se révéla:
J'étais mort sans surprise, et la terrible aurore
M'enveloppait. - Eh quoi! n'est-ce donc que cela?
La toile était levée et j'attendais encore.
Charles Baudelaire
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Troilus and Cressida
Had I been worthy of the love you gave,
That love withdrawn had left me sad but strong;
My heart had been as silent as my tongue,
My bed had been unfevered as my grave;
I had not striven for what I could not save;
Back, back to heaven my great hopes I had flung;
To have much suffered, having done no wrong,
Had seemed to me that noble part the brave
Account it ever. What this hour I am
Affirms the unworthiness that in me lurked:
Some sapping poison through my substance worked,
Some sin not trivial, though it lacked a name,
Which ratifies the deed that you have done
With plain approval. Other plea seek none.
Aubrey de Vere
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Poison Perdu
Des nuits du blond et de la brune
Rien dans la chambre n¹est resté ;
Pas une dentelle d¹été,
Pas une cravate commune.
Et sur le balcon, où le thé
Se prend aux heures de la lune.
Ils n¹est resté de trace aucune,
Aucun souvenir n¹est resté.
Au bord d¹un rideau bleu piquée,
Luit une épingle à tête d¹or
Comme un gros insecte qui dort.
Pointe d¹un fin poison trempée,
Je te prends, sois-moi préparée
Aux heures des désirs de mort.
Arthur Rimbaud ou Germain Nouveau (les historiens n¹ont pas tranché)
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A woman painted on a leaf
I found it among curios and silver
in the pureness of wintry light.
A woman painted on a leaf.
Fine lines drawn on a veined surface
in a hand-made frame.
This is not my face. Neither did I draw it.
A leaf falls in the garden.
The moon cools its aftermath of sap.
The pith of summer dries out in starlight.
A woman is inscribed there.
This is not death. It is the terrible
suspension of life.
I want a poem
I can grow old in. I want a poem I can die in.
I want to take
this dried-out face,
as you take a starling from behind iron,
and return it to its elements of air, of ending-
so that Autumn
which was once
the hard look of stars,
the frown on a gardener's face,
a gradual bronzing of the distance,
will be,
from now on,
a crisp tinder underfoot. Cheekbones. Eyes. Will be
a mouth crying out. Let me.
Let me die.
Eavan Boland
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L'amour caché
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés et pourtant solitaire ;
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.
A l'austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle :
" Quelle est donc cette femme ? " Et ne comprendra pas !
Felix Arvers
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Around every corner an engine grumbles.
On the engine sits a man, staring:
no, he does not know what the engine is doing, but it has something to do
with his work. I have in my pocket a stone, painted orange.
I tell the man I have stolen it.
If the man is a policeman, he will set fire to his hair with it
if a taxi-driver, he will take it home and listen
Juhani Ahvenjärvi
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Les Mangeurs d'herbe
C'est l'heure où l'âme famélique des repus
Agonise, parmi les festins corrompus.
Et les Mangeurs d'herbe ont aiguisé leurs dents vertes
Sur les prés d'octobre aux corolles larges ouvertes,
Les prés d'un ton de bois où se rouillent les clous...
Ils boivent la rosée avec de longs glous-glous.
L'été brun s'abandonne en des langueurs jalouses,
Et les Mangeurs d'herbe ont défleuri les pelouses.
Ils mastiquent le trèfle à la saveur du miel
Et les bleuets des champs plus profonds que le ciel.
Innocents, et pareils à la brebis naïve,
Ils ruminent, en des sifflements de salive.
Indifférents au vol serré des hannetons,
Nul ne les vit jamais lever leurs yeux gloutons.
Et, plus dominateur qu'un fracas de victoires,
S'élève grassement le bruit de leurs mâchoires.
Renée Vivien
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We argue about playing the cello. You play and I talk.
When a train passes between us I do not hear the cello,
but I am sure that you use the time
to tear up the grass around you.
I make notes
about the smoke-rings that float through the train's
smoking compartment. What different
work we do, how badly
sheltered from the rain
(I lean against a sick maple.)
Juhani Ahvenjärvi
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Complainte de l'oubli des morts
Mesdames et Messieurs,
Vous dont la mère est morte,
C'est le bon fossoyeux
Qui gratte à votre porte.
Les morts
C'est sous terre ;
Ça n'en sort
Guère.
Vous fumez dans vos bocks,
Vous soldez quelque idylle,
Là-bas chante le coq,
Pauvres morts hors des villes !
Grand-papa se penchait,
Là, le doigt sur la tempe,
Soeur faisait du crochet,
Mère montait la lampe.
Les morts
C'est discret,
Ça dort
Trop au frais.
Vous avez bien dîné,
Comment va cette affaire ?
Ah ! les petits mort-nés
Ne se dorlotent guère !
Notez, d'un trait égal,
Au livre de la caisse,
Entre deux frais de bal :
Entretien tombe et messe.
C'est gai,
Cette vie ;
Hein, ma mie,
Ô gué ?
Mesdames et Messieurs,
Vous dont la soeur est morte,
Ouvrez au fossoyeux
Qui claque à votre porte ;
Si vous n'avez pitié,
Il viendra (sans rancune)
Vous tirer par les pieds,
Une nuit de grand'lune !
Importun
Vent qui rage !
Les défunts ?
Ça voyage....
Jules Laforgue
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